Pierre Teilhard de Chardin, «Le phénomène humain»
«Les éléments du Monde ont le pouvoir de s’influencer et de s’envahir mutuellement par leur Dedans, de manière à combiner en faisceaux leurs “énergies radicales”. […] Dans l’Homme, […] chez qui les effets de conscience atteignent dans la Nature leur actuel maximum, […] cette interpénétrabilité psychique […] est partout extrême, partout lisible dans le Phénomène Social […] je en vois pas d’autre façon […] de grouper cette immense succession de faits, que d’interpréter dans le sens d’une gigantesque opération psycho-biologique, ― comme une sorte de méga-synthèse, ― le “super-arrangement”, auquel tous les éléments pensants de la Terre se trouvent aujourd’hui individuellement et collectivement soumis. […] la Noosphère tend à se constituer en un système clos, ― où chaque élément pour soi voit, sent, désire, souffre les mêmes choses que tous les autres à la fois. […] La Terre non seulement se couvrant de grains de Pensée par myriades, mais s’enveloppant d’une seule enveloppe pensante, jusqu’à ne plus former fonctionnellement qu’un seul grain de pensée à l’échelle sidérale. La pluralité des réflexions individuelles se groupant et se renforçant dans l’acte d’une seule Réflexion unanime.», Le phénomène humain, p.265/271/279
On reconnaît ici une thèse fréquente, qu’on pourrait appeler le “merging”, selon laquelle l’accélération et la généralisation de la communication conduit à la fusion de toutes les consciences. Mais il y a d’autres hypothèses envisageables ou souhaitables, notamment le switching, qui est développé dans le cadre du Laboratoire de schizophrénie contrôlée.