Nous ne sommes plus des chasseurs-cueilleurs de la mémoire

Le data center n’est pas qu’une décharge: il est aussi un champ.

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L’une des spécificités de l’humanité est d’être sans cesse plus installée dans le monde: Par sa capacité à architecturer sa niche écologique, aménager son territoire à très grande échelle; Par les techniques de conservation de la nourriture; Par la pratique de l’élevage, de l’agriculture; Enfin, par la conservation de la mémoire et de l’intelligence: écriture, enregistrements, stockage…

L’humanité s’installe dans une forme de mémoire éidétique, ayant enflé en dehors de toutes proportions connues. Cela correspond à une mutation anthropologique de la même ampleur que celle du passage de chasseur-cueilleur à une société d’agriculture et d’élevage: l’agriculture de la mémoire.

Pendant la révolution néolithique, l’homme découvre qu’il peut domestiquer les animaux et les végétaux, les amener à se reproduire, optimiser leur reproduction, améliorer les espèces en pratiquant des croisements. L’invention de l’agriculture, de l’élevage, de la farine et du stockage, font quitter à l’homme le monde du temps immédiat. L’homme ne vit plus dans l’instant. Il n’est plus un chasseur-cueilleur du temps.

Les data centers sont les greniers à blé de l’intelligence humaine, dans lesquels il conserve sa mémoire, la cultive, la fait grandir. Comme on conserve dans les greniers la nourriture, on conserve dans les bibliothèques et les data centers la connaissance humaine, les informations et les idées, la production de sens de l’humanité.

Mais cette mémoire n’est pas simplement stockée, comme on conserverait de l’eau ou de la farine. Elle est également processée, activée par des algorithmes. L’humanité découvre aujourd’hui qu’elle peut domestiquer l’information, la préserver, la reproduire. Il s’agit là d’une mutation anthropologique fondamentale: le passage des sociétés de chasseurs cueilleurs de la connaissance aux sociétés de conservation de la connaissance (sociétés orales, puis invention de l’écriture) aux sociétés d’agriculture de la connaissance (avec notamment les universités), puis au stade de l’agriculture industrielle de la connaissance (data centers + traitement en masse des big data).

Et comme la société n'est pas vierge, cette accumulation est dès l'origine préemptée par des entreprises qui accumulent ce capital. Vue la nature de cette matière, l'accumulation atteint des degrés de concentration sans précédent. La quetsion se pose d'emblée en termes macro économiques. Comment reprendre le contrôle de ces greniers à blé?

L’une des spécificités de l’humanité est d’être sans cesse plus installée dans le monde: Par sa capacité à architecturer sa niche écologique, aménager son territoire à très grande échelle; Par les techniques de conservation de la nourriture; Par la pratique de l’élevage, de l’agriculture; Enfin, par la conservation de la mémoire et de l’intelligence: écriture, enregistrements, stockage…

L’humanité s’installe dans une forme de mémoire éidétique, ayant enflé en dehors de toutes proportions connues. Cela correspond à une mutation anthropologique de la même ampleur que celle du passage de chasseur-cueilleur à une société d’agriculture et d’élevage: l’agriculture de la mémoire.

Pendant la révolution néolithique, l’homme découvre qu’il peut domestiquer les animaux et les végétaux, les amener à se reproduire, optimiser leur reproduction, améliorer les espèces en pratiquant des croisements. L’invention de l’agriculture, de l’élevage, de la farine et du stockage, font quitter à l’homme le monde du temps immédiat. L’homme ne vit plus dans l’instant. Il n’est plus un chasseur-cueilleur du temps.

Les data centers sont les greniers à blé de l’intelligence humaine, dans lesquels il conserve sa mémoire, la cultive, la fait grandir. Comme on conserve dans les greniers la nourriture, on conserve dans les bibliothèques et les data centers la connaissance humaine, les informations et les idées, la production de sens de l’humanité.

Mais cette mémoire n’est pas simplement stockée, comme on conserverait de l’eau ou de la farine. Elle est également processée, activée par des algorithmes. L’humanité découvre aujourd’hui qu’elle peut domestiquer l’information, la préserver, la reproduire. Il s’agit là d’une mutation anthropologique fondamentale: le passage des sociétés de chasseurs cueilleurs de la connaissance aux sociétés de conservation de la connaissance (sociétés orales, puis invention de l’écriture) aux sociétés d’agriculture de la connaissance (avec notamment les universités), puis au stade de l’agriculture industrielle de la connaissance (data centers + traitement en masse des big data).

Et comme la société n'est pas vierge, cette accumulation est dès l'origine préemptée par des entreprises qui accumulent ce capital. Vue la nature de cette matière, l'accumulation atteint des degrés de concentration sans précédent. La quetsion se pose d'emblée en termes macro économiques. Comment reprendre le contrôle de ces greniers à blé?